Des chercheurs américains se sont plus spécifiquement intéressés à l’influence de plusieurs émotions négatives, dont la colère, la tristesse et l’anxiété, sur la fonction des vaisseaux sanguins, par rapport à ce que l’on pourrait appeler une émotion neutre.
Pour les besoins de ces travaux, les scientifiques ont soumis au hasard 280 adultes à ce qu’ils ont nommé “une tâche émotionnelle”, pendant huit minutes. Chacun des participants pouvait tomber soit sur un souvenir personnel l’ayant mis en colère, soit sur un souvenir personnel lié à de l’anxiété, soit sur la lecture d’une série de phrases déprimantes associées à de la tristesse, soit sur l’énumération de chiffres et nombres jusqu’à 100.
Publiées dans le Journal of American Heart Association, les conclusions de ces travaux mettent en évidence une altération de la dilatation des vaisseaux sanguins liée aux souvenirs ayant provoqué des épisodes de colère. De 0 à 40 minutes après “la tâche émotionnelle effectuée”. Au-delà, l’anomalie en question n’apparaissait plus. Et cette altération entraînait, elle, un risque accru de maladies cardiaques et d’accidents vasculaires cérébraux.
Notons que les souvenirs ou les actions liés à l’anxiété et à la tristesse n’ont pas eu les mêmes effets.
Ce n’est pas la première fois que des chercheurs établissent un lien entre mal-être – ou émotions négatives – et risque accru de maladies et événements cardiovasculaires. Une étude publiée il y a tout juste un an dans la revue European Journal of Preventive Cardiology, et menée à partir des données de plus de 6,5 millions de personnes âgées de 20 à 39 ans, a suggéré que les personnes souffrant de troubles mentaux, peu importe leur nature, avaient davantage de risque d’être touchées par une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, de l’ordre de 58% et de 42% respectivement, par rapport aux autres participants. Plus récemment, des chercheurs américains ont montré que l’air pollué pouvait entraîner du stress, et par extension accroître le risque de décès par maladie cardiovasculaire.
L’impact de la santé mentale sur le coeur
L’un des prochains objectifs des chercheurs sera de déterminer par quels mécanismes ces états émotionnels, dont la colère, impactent de manière significative la santé cardiovasculaire des hommes et des femmes à travers le monde.