Pour être heureux, il nous faut non pas avoir ou faire beaucoup de choses, mais réaliser en leur temps sept grandes aspirations humaines.
1/ Etre respecté
Etre respecté dans mon corps, mon être d’homme, de femme, ma sensibilité, mon histoire, ma culture, ma religion et mes opinions : c’est ce que le droit des pays démocratiques tente d’assurer à chaque personne humaine.
Ce respect dépend aussi du regard et de l’attitude des autres à mon égard. Car si je suis menacé, agressé, harcelé, méprisé, je suis vite envahi par la peur et ne peux réaliser les autres aspirations au bonheur.
Pourtant ce respect n’est pas seulement un droit, il est aussi devoir ! Respecter l’autre pour être respecté, un chemin qui peut commencer en famille, en couple, à l’école, au travail, dans le quartier…
2/ Etre aimé et aimer
Chacun de nous est un assoiffé d’amour. On sait désormais combien le bébé puis le petit enfant se construit grâce à la sécurité, la chaleur, la tendresse et l’énergie reçues auprès de ses parents. Ainsi chacun de nous commence-t-il par être aimé avant, peu à peu, d’apprendre à donner lui-même de l’amour.
La vie de couple est sans doute l’une des plus belles façons de vivre cet échange, mais notre vie affective ne se limite pas à la sphère amoureuse : en amitié, en famille, dans une vie d’engagement, de don de soi, nous pouvons faire circuler de l’amour, non uniquement en étant “gentil(le)”, mais en étant acteur de beau, de bon, de vrai.
3/ Vivre de son travail, déployer ses talents
La tristesse de ceux qui ne trouvent pas de travail suffit à dire combien celui-ci contribue à notre équilibre. Vivre du fruit de son travail est une nécessité et même une source de dignité. Quel bonheur pour celui ou celle qui ne peut assurer le minimum vital pour sa famille ?
Cette troisième pièce de puzzle est celle de nos talents. Chacun a ses talents et aspire à pouvoir les déployer dans son travail : non seulement pour exercer une activité qu’il aime, mais aussi pour apporter à la société sa propre pierre.
Parfois on peut déployer ses talents dans une activité non professionnelle qui sera tout aussi utile et épanouissante : bénévolat, vie de famille, activités associatives, etc.
4/ Créer des liens, être entouré
L’Homme est un être de relation et la qualité des liens qui le relient aux autres est essentielle à son bonheur. Délaissée de tous, la personne âgée finit par dépérir. Mais une enquête a récemment révélé que nombre d’étudiants souffrent aussi de solitude lorsqu’ils débarquent du jour au lendemain dans une ville inconnue !
Joli programme pour mieux vivre ces relations quotidiennes trop souvent bâclées, pour donner un visage et un nom aux anonymes que je salue à peine, à ceux que je fréquente uniquement pour me divertir et rompre ma solitude. Créer et entretenir des liens de qualité nous revigore un peu comme la plante fortifie ses racines. Ainsi nous sommes plus humains et plus vivants.
5/ Transmettre la vie, en prendre soin
Cette vie, justement, n’est-elle pas un don qui nous dépasse ? Pouvoir donner la vie est une grande aspiration du couple qui s’épanouit lorsque nous devenons parents à notre tour…
Mais elle s’exprime aussi plus largement dans la façon dont nous prenons soin de ceux qui nous entourent lorsque leur vie est affaiblie, menacée, fragilisée. Si certains choisissent un métier centré sur le service de l’autre (professions médicales, sociales), nous pouvons tous épanouir cette fibre dans la vie familiale et cela sans attendre d’avoir des enfants.
Des petits gestes qui nous ouvrent insensiblement le coeur et donnent à la vie, celles des autres et la mienne, une douceur nouvelle. Prendre soin de la vie pour mieux goûter la sienne en quelque sorte.
7/ Rendre les autres heureux
Les six autres chemins de bonheur évoqués plus haut convergent déjà vers celui-là. Il n’est pas inutile cependant de redonner ce cap, tant les épreuves et les difficultés de toute vie peuvent nous replier sur nous-même.
Déçus par certaines relations humaines, atteints par des échecs, nous pouvons être tentés de rechercher d’abord notre bonheur : en accumulant les petits plaisirs personnels pour compenser les déceptions, en se réfugiant dans la consommation ou l’activisme.
Des réflexes bien humains qui risquent cependant de nous faire passer à côté de cette vérité paradoxale : le fait de rendre les autres heureux, ou de chercher à le faire, est justement ce qui peut nous faire sortir de nous-même et nous donner le plus de joie. A ne pas oublier quand l’horizon s’assombrit.