C’est quoi l’épuisement ou le burn-out émotionnel ?

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Le burn-out émotionnel est un syndrome d’épuisement souvent provoqué par un trop-plein émotionnel. Ce phénomène touche autant au cœur, à l’esprit et au corps.

Ignorées, niées ou refusées, les émotions qui nous assaillent au fil de l’eau, en viennent à saturer notre « réservoir affectif », lequel n’est pas extensible à l’infini. Un jour, c’est la remarque de trop qui le fait déborder : c’est là que le burn-out émotionnel arrive. Le psychanalyste Saverio Tomasella définit la charge affective comme la somme de la charge mentale et de la charge sensible. « La charge mentale recouvre toutes les pensées, les croyances sur soi, les autres, le monde, et les idées, qui nous préoccupent dans les situations que nous vivons ou dans l’organisation de sa journée. La charge sensible contient, elle, toutes les informations non rationnelles, conscientes ou non, qui nous mobilisent à un moment donné ».

 


Celles-ci se décomposent en quatre pôles :
Les sensations perçues (tension, détente, froid, chaud, faim, soif, satiété…).
Les émotions vécues (peur, colère, dégoût honte, joie…) et les variations d’humeur.
Les sentiments (affection, rejet, dépit, connivence, injustice, abandon, jalousie…).
Les intuitions, fugaces et implicites.
Ce sont le cumul et la redondance de certains de ces éléments sensibles, parfois contradictoires (hostilité et tendresse, attirance et répulsion, etc.) qui créent le trop-plein émotionnel, enclenchant un excès de mentalisation avec un risque élevé de déversement incontrôlable.
Un burn-out qui peut être sentimental, amical, familial, général…
Le burn-out émotionnel est transversal, puisqu’il fleurit aussi bien au bureau, à la maison, dans une relation amicale ou amoureuse ou dans des cercles divers, et qu’il abîme tout autant l’amitié que l’amour, les liens familiaux que professionnels.

Quels sont les premiers symptômes d’une fatigue émotionnelle ?
Au préalable, il s’agit d’identifier les symptômes précurseurs de surcharge mentale, fatigue, repli, irritabilité… et leur fréquence. Moult listes de symptômes existent. Mais nul n’est logé à la même enseigne. Selon la période de sa vie, son environnement, son tonus et, son histoire, l’individu sera plus ou moins réactif à tel ou tel facteur, et développera tel ou tel symptôme.
En outre, s’y adjoint un processus d’amplification inexorable.
L’exercice antidote : explorer son niveau de saturation
Fixez-vous une échelle de notation de 0 (pas de saturation) à 5 (saturation excessive/intolérable). Puis dressez quatre graphiques mettant en abscisse des critères physiques ou psychologiques, et en ordonnée, l’échelle de la notation, et évaluez :

La charge affective : stress, angoisse, organisation, intendance, révolte, démotivation ;
Les indicateurs physiques : manque d’énergie, insomnies, nausées, crampes, intolérance au bruit, à la lumière, palpitations, boules au ventre, etc. ;
Les indicateurs émotionnels : sensation de vide, détachement, agacement, sautes d’humeur, blues, mutisme, honte, sentiment d’échec, de solitude etc. ;
Les indicateurs cognitifs ou comportementaux : pertes de concentration et de mémoire, ressassements, indécision, verbosité, peur de demander de l’aide, sensation d’être dépassé, isolement, etc.
Effectuez cet exercice dans l’univers du travail, de la maison ou des relations sociales, au moins une fois par semaine durant un mois. Le tout formera un bon baromètre.

Burn-out affectif, émotionnel : comment faire pour l’éviter ?
Quel que soit notre rôle dans la vie et la société, nous avons tous des fragilités, qu’on presse sans toujours les creuser. Or cette démarche est capitale, pour empêcher les émotions de s’y s’engouffrer. Par exemple, nos surréactions défensives face à des comportements traduisent souvent nos peurs ou nos manques : la peur de l’abandon, celle d’être manipulé.e, ou étouffé.e, le besoin d’approbation permanente ou d’abnégation, le sentiment d’exclusion, d’échec, d’imperfection… Et vous quelles sont les vôtres et avec qui ?
Vous découvrirez alors, en quoi un collectif peut être toxique : cercle familial, amical, équipe de travail.

Pour éviter le trop-plein, d’émotions, sociabiliser et les exprimer
Pour éviter le burn-out émotionnel, l’idéal est de se décharger au fur et à mesure, en verbalisant son ressenti, ses doutes, ses émotions, ses gênes, sinon, l’agitation mentale prendra le dessus. « Soyez doux avec vous-même, et les autres, acceptez la première expression de l’émotion », prône Saverio Tomasella. Sans agresser, ni gémir, vous avez le droit d’être mal, d’en avoir gros sur le cœur, de saturer. Et l’autre peut l’entendre.

Les exercices antidotes : déculpabiliser
Faites une did list (choses faites). Elle est plus gratifiante que la to do list (choses à faire) laquelle aggrave la charge mentale, dévalorise et culpabilise ;
Enregistrez des messages vocaux au fur et à mesure, “je pleure… j’angoisse”, puis les effacer ;
Remémorez-vous, chaque jour, trois souvenirs 100 % positifs.

Comment sortir du surmenage émotionnel en relativisant ses priorités ?
Autre solution pour éviter le burn-out émotionnel : confronter vos attentes à la réalité, et de mesurer en quoi elles sont trop élevées ou à côté de la plaque. Dans le premier cas, « autorisez-vous des petites tâches de sabotage pour diminuer votre niveau d’exigence

Dans le deuxième cas, évitez d’interpréter, souligne la psychiatre.

Les exercices antidotes : relativiser ses priorités
Confectionnez un repas pour vos invités en y incluant un plat surgelé, légumes ou dessert par exemple. Écoutez s’il y a des commentaires désobligeants. Sinon, inutile de vous faire du mouron à chaque invitation ;
Décentrez-vous du présent : que restera-t-il dans deux, trois ou cinq ans de ce moment qui vous tourmente tant (dossier raturé, tasse sale…) ? Notez vos impressions et conclusions afin que cela marque votre esprit.

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