L’abandon, étant l’action de délaisser une personne, de ne plus s’en occuper, revêt différentes formes : officiel (placement), suite à un décès, par démission parentale ou non reconnaissance.
L’abandon de famille, quel qu’il soit, officiel ou non, laisse des traces plus ou moins explicites, très souvent inconscientes, sur plusieurs générations.
Dans tous les cas, un prénom, étant censé permettre de se distinguer des autres membres de la famille, rend l’expression de l’affirmation de soi plus ou moins difficile quand il existe déjà dans l’arbre généalogique. Celui qui porte le prénom de l’un de ses parents peut ainsi rencontrer des difficultés à choisir entre vivre sa propre vie ou vivre celle de son ascendant. Tout cela est très rarement conscientisé.
Il n’est pas rare de constater des liens distendus ou rompus entre des parents et leurs enfants pour les générations succédant celle où a eu lieu un abandon. Est-il possible pour un enfant, devenu adulte, d’entretenir de bonnes relations avec ses enfants alors que l’un de ses parents a été abandonné par les siens ? Il existe comme une sorte de loyauté familiale inconsciente.
Il arrive par ailleurs que l’adulte qui a souffert de l’abandon familial interroge voire doute de ses propres capacités à devenir ou être parent jusqu’à parfois abandonner son ou ses enfant.s, générant ainsi une répétition du schéma familial. Celle-ci peut se transmettre de génération en génération jusqu’à ce qu’un membre décide (inconsciemment et sans en connaître les raisons) de conjurer le sort en restant par exemple célibataire.
Dans le cadre de l’abandon de famille, il peut être très difficile pour un parent ayant été abandonné de remettre en question son propre mode éducatif.
Si l’abandon est resté secret dans une famille, par choix ou non, il peut engendrer chez les générations suivantes des symptômes plus ou moins graves. Tout est alors mis en place pour que cet événement ne soit pas occulté. Mais il n’est pas toujours aisé d’effectuer le lien entre des données généalogiques et leurs répercussions notamment psychologiques sur la descendance. C’est d’ailleurs un des objectifs de la psychogénéalogie.
Comment cependant découvrir si un.e aïeul.e a été abandonnée par sa famille ? L’un des indices possibles est là encore la répétition du prénom de la personne concernée, sur plusieurs générations. En revanche, une telle répétition ne peut révéler à elle seule un abandon dans l’arbre. Certaines professions peuvent en outre être évocatrices d’un abandon : les assistantes de service social, les assistant.es maternelles, les pédiatres, les éducateurrices spécialisées, etc.
En psychogénéalogie, on part souvent du principe que ce qu’il s’est produit dans une lignée se retrouve dans l’autre ; en choisissant telle ou telle partenaire, nous cherchons notamment à reproduire notre histoire familiale.