Un art de vivre qui a commencé à faire parler de lui hors du pays en 2016 avec la parution du livre à succès Le livre du Hygge de Meik Wiking. Dans son ouvrage, l’auteur explique que “le hygge parle d’ambiance et d’expérience, plutôt que de choses tangibles : c’est être avec les personnes que l’on aime. Le sentiment d’être à sa place, comme à la maison. La sensation d’être en sécurité, protégé du monde extérieur, et de pouvoir enfin baisser la garde.”
Des études et de nombreux ouvrages danois portent sur ce sujet, il y a un réel désir d’apprendre à se sentir bien, c’est une véritable philosophie de vie.”
L’importance de se sentir bien chez soi
Les Danois passant beaucoup de temps chez eux, un point d’honneur va notamment être mis sur la déco – le fameux style scandinave.
“Si les Danois sont obsédés par leur décoration intérieure, c’est parce que le chez-soi est le quartier général du hygge, écrit Meik Wiking. Le foyer est au cœur de la vie sociale au Danemark. Alors que dans de nombreux pays la culture incite à avoir une vie sociale à l’extérieur, dans des bars, restaurants ou cafés, les Danois préfèrent le hjemmehygge (hygge à la maison)”. Ainsi, les bougies – les Danois en consomment plus de 3kg par an par habitant – et les feux de cheminée sont hygge, parce qu’ils créent une atmosphère chaleureuse. A l’inverse, les lumières vives et les néons, trop agressifs, ne le sont pas. Les coussins, les plaids, le bois et les plantes vont être hygge ; ce qui ne sera pas le cas des objets de décoration en métal, par exemple. La décoration scandinave se veut douce et épurée pour un maximum de confort.
Prendre son temps
Autre point sur lequel la philosophie hygge insiste : prendre son temps au quotidien, avec soi-même, son entourage mais aussi lorsque l’on réalise quelque chose. Le hygge se concentre sur le procédé plus que sur le résultat.
En résumé, le hygge est “humble et lent”, il s’agit d’une “pause”. “On ne peut pas apprécier le hygge si on est pressé ou stressé, et l’art de créer de l’intimité ne peut jamais être acquis par autre chose que le temps, l’intérêt et l’engagement des personnes qui vous entourent”, affirme-t-il. S’adonner à la lecture en étant recouvert d’un plaid, prendre le temps de faire la cuisine, de jouer à des jeux de société en famille dans un intérieur cosy…
Pied de nez à la société de consommation
C’est s’entourer de personnes bienveillantes et privilégier les discussions des choses simples de la vie, sans animosité. C’est s’éclairer à la bougie en buvant une boisson chaude et se couper des stimulations sensorielles extérieures qui pourraient perturber notre quiétude… C’est un art de vivre à l’écoute de soi et de son équilibre émotionnel.” Au contraire, “ne pas tenir compte de son malaise psychologique, de son besoin de réconfort et de bienveillance, et s’exposer à des situations qui nous sont délétères pour des questions de performance au détriment de notre corps et de notre esprit”, c’est loin d’être hygge.
Finalement, le hygge fait un joli pied de nez à la société de consommation, qui encourage à profiter de toujours plus de biens et de services, toujours plus rapidement.
Le hygge, à la portée de tous ?
Mais est-ce qu’on ne pratique pas tous le hygge sans forcément le savoir, et simplement à des intensités différentes ?
Profiter des choses simples, est-ce donc cela la vraie clé du bonheur ? Une question qui obsède les êtres humains depuis la nuit des temps.