Notre corps reste rarement de marbre face aux différentes émotions qui le traversent, comme la tristesse, la colère, la frustration ou même la joie intense. Dans certains cas, il produit des larmes dites émotionnelles. D’où viennent-elles exactement et pourquoi certaines personnes semblent-elles verser des torrents de larmes à la moindre contrariété, tandis que d’autres ne laissent jamais échapper la moindre larme ?
Larmes émotionnelles : de quoi s’agit-il exactement ?
Pour rappel, on distingue trois principaux types de larmes :
les larmes basales, chargées de maintenir la cornée lubrifiée,
les larmes réflexes, chargées de chasser les corps étrangers qui entrent en contact avec l’œil,
et les larmes émotionnelles, produites sous le coup de l’émotion (de la tristesse, de la colère, du soulagement ou encore de la joie). Comme le rappelle notre experte, elles ont surtout une fonction sociale et psychologique. Leur fréquence et leur intensité peuvent varier en fonction des personnes et des circonstances de vie.
Elles sont principalement composées d’eau, mais aussi d’électrolytes (sodium, potassium, calcium), de protéines, de lipides et d’hormones comme la prolactine et le cortisol. Cela dit, leur composition pourrait varier légèrement par rapport aux larmes basales ou réflexes : selon certains experts, les larmes émotionnelles seraient notamment moins salées car elles seraient fabriquées plus rapidement que les larmes basales ou réflexes. Mais,ces affirmations font encore débat dans la communauté scientifique.
Pourquoi on pleure face aux émotions fortes (l’explication scientifique) ?
Sur le plan physiologique, lorsque nous faisons face à une forte émotion, notre système nerveux autonome réagit en libérant des hormones telles que l’adrénaline et la noradrénaline pour préparer notre corps à faire face à la situation. Ces hormones activent ensuite le système lacrymal, provoquant la production de larmes. Et lorsque le volume de larme dépasse le volume d’excrétion par le méat lacrymal, les larmes commencent à couler le long de nos joues, explique l’experte.
Certaines études ont aussi montré que les larmes émotionnelles contiennent des niveaux plus élevés d’hormones du stress. Autrement dit, les larmes émotionnelles auraient une fonction libératrice : elles aideraient à évacuer certaines substances chimiques associées au stress et à se libérer des tensions pour permettre une sorte de remise à niveau émotionnelle. En effet, on entend souvent que cela fait du bien de pleurer, dans la mesure où cela nous permet d’exprimer notre douleur et notre vulnérabilité !
Sommes-nous tous égaux face aux larmes émotionnelles ?
La propension à pleurer peut varier considérablement d’une personne à l’autre. Certaines études ont notamment montré qu’une composante génétique peut influencer la sensibilité émotionnelle. Autrement dit, en dehors de toute considération physiologique, certaines personnes sont prédisposées à réagir plus intensément face aux émotions et à pleurer plus facilement en raison de leurs traits de personnalité.
Par ailleurs, notre environnement et notre éducation peuvent conditionner notre propension à pleurer : les personnes qui ont été encouragées à exprimer ouvertement leurs émotions depuis leur enfance peuvent avoir moins de réticence à pleurer, tandis que celles qui ont appris à réprimer leurs émotions peuvent avoir plus de mal à laisser couler leurs larmes. Sans oublier que pleurer est encore considéré comme un signe de faiblesse dans certaines cultures…
Enfin, les expériences de vie et le vécu personnel jouent un rôle crucial dans la manière dont nous réagissons émotionnellement aux événements. Certaines personnes peuvent par exemple avoir du mal à contenir leurs émotions en raison de traumatismes ou de pertes, tandis que d’autres peuvent avoir développé des mécanismes de défense pour faire face à la douleur émotionnelle et moins pleurer.
Dans certains cas, des troubles de l’humeur comme la dépression et l’anxiété peuvent aussi influencer la manière dont une personne perçoit et réagit aux émotions.
De l’importance de pleurer lorsque l’on se sent submergé(e) par ses émotions
Au risque d’enfoncer une porte ouverte, pleurer lorsque l’on se sent submergé(e) par ses émotions peut jouer un rôle important dans le processus de régulation émotionnelle et améliorer notre bien-être mental. Cela peut procurer un soulagement immédiat et permettre de se sentir plus léger ou légère.
Les larmes sont également un outil indispensable pour exprimer sa douleur ou sa détresse et solliciter le soutien des autres. En partageant ses émotions avec des proches, on renforce aussi les liens affectifs et on favorise un sentiment de connexion et de compréhension mutuelle, note l’experte. En ce sens, pleurer est un acte profondément humain qui transcende les barrières culturelles, générationnelles et linguistiques. Sans oublier que pleurer permet de faire le point sur ses sentiments et d’accepter ses émotions.
Se retenir de pleurer peut être une réaction instinctive dans certaines situations sociales ou professionnelles, mais cela peut avoir des conséquences néfastes sur le plan émotionnel et psychologique.
En retenant vos émotions, vous pourriez les refouler et augmenter votre niveau de stress, de colère ou de frustration, ce qui peut conduire : à une détresse émotionnelle plus importante à long terme, une diminution de l’estime de soi et des difficultés relationnelles.
Cela dit, il est important de considérer le contexte dans lequel vous vous trouvez.