Jacques Dutronc revient doublement au coeur de l’actualité. Tout d’abord pour la sortie de l’album live de la tournée avec son fils Thomas, mais surtout pour la publication de son autobiographie “Et moi, et moi, et moi”. L’occasion pour l’artiste de 81 ans, qui a défrayé la chronique en signant la pétition de soutien à Gérard Depardieu accusé d’agressions sexuelles, de multiplier les interviews pour évoquer sa carrière ou encore la santé de Françoise Hardy, son ancien amour. « Françoise ne peut pas aller mieux. Elle a beaucoup beaucoup de courage. Evidemment je souhaite qu’elle aille mieux, mais comment faire ? » s’est-il désolé : « C’est dommage pour elle. Elle ne pouvait vraiment pas se déplacer [pour venir voir un concert]. Mais on lui faisait un petit hommage tous les soirs ».
Dans ses mémoires, l’interprète de “L’opportuniste” revient sur un épisode assez méconnu de sa carrière, à part chez les cinéphiles. En effet, Jacques Dutronc aurait dû jouer dans “Les aventuriers de l’arche perdue”, film mythique de Steven Spielberg et premier volet de la saga “Indiana Jones” sorti en 1981 !
Dans les pages de son livre, Jacques Dutronc explique ainsi que le réalisateur des “Dents de la mer” a jeté son dévolu sur lui après l’avoir vu dans les films “L’important c’est d’aimer” et “Sale rêveur”. « Il était descendu au Plaza Athénée, où il faisait les castings, et où un nombre incalculable de comédiens se sont soudain inventé des rendez vous – au cas où ils y croiseraient le cinéaste. J’avais également été contacté pour m’y rendre : j’avais dû décliner. Il a insisté, il m’a appelé chez moi : “J’aimerais vous voir, seul” » rappelle Jacques Dutronc, qui aurait dû jouer le rôle antagoniste de René Belloq, archéologue français et rival d’Indiana Jones : « On a déjeuné ensemble plusieurs fois à Paris, et à Londres. Je ne peux pas répéter tout le bien qu’il a dit de moi ».
Jacques Dutronc a dû décliner la proposition classieuse pour une raison cocasse : il ne parlait pas assez bien l’anglais ! « J’ai appris mon texte, j’ai essayé, mais mon anglais était trop mauvais. J’aurais ralenti le tournage. Je n’en ai aucun regret. Plus exactement, je ne suis pas assez accro à ce métier pour le regretter » avoue-t-il dans ses mémoires. A l’époque, Steven Spielberg avait également confié son admiration pour le chanteur et acteur français : « Jacques Dutronc était mon choix numéro un. C’est pour moi le premier acteur au monde et je le tiens pour une véritable star. ( ) Il pourrait être une plus grande star internationale que Robert Redford, s’il voulait bien apprendre l’anglais ». Egalement un temps envisagé pour Jean-Pierre Cassel, le rôle de René Belloq sera finalement tenu par l’acteur britannique Paul Freeman. Mais Jacques Dutronc a eu d’autres occasions de briller au cinéma, notamment dans le film “Van Gogh” qui lui vaudra le César du meilleur acteur en 1991.