Les semis ! Ce moment crucial où vous donnez à vos graines et futurs plants les meilleures chances de prendre un bon départ vers les beaux jours.
Reprenons tout d’abord les bases d’SVT : une graine est dite « en repos » lorsque les conditions autour d’elle ne sont pas réunies pour qu’elle puisse germer. Dans la nature, la graine attend ainsi le moment le plus optimal pour utiliser la réserve d’énergie qu’elle possède, garantir sa pousse et, à terme, sa reproduction.
Chez nous, nous pouvons favoriser cette germination en imitant les conditions idéales selon chaque espèce. Pour les légumes et fruits d’été, ces conditions sont assez proches : humidité, chaleur et nutriments.
Lorsque la germination a lieu, la graine possède une source de nutriments propre, contenus dans la graine, mais qui sera rapidement épuisée. Pour l’aider à grandir avec la force nécessaire, donnez à vos semis un sol riche et aéré, se rapprochant de l’humus qui se forme en forêt au début du printemps.
Terre
Si vous avez un composteur ou un lobricompost, mélangez le compost à du terreau universel ou à de la bonne terre équilibrée. Sinon, un terreau spécial semi fera très bien l’affaire. Privilégiez-le bio (dont la décomposition n’a pas été accélérée à l’ammoniac), avec la mention NF et sans tourbe (les réserves de tourbe de la planète étant dangereusement faibles, mettant en péril les écosystèmes de nombreux pays).
Eau
L’eau, indispensable pour semer
Sans les pluies du printemps et en cas de sécheresse, pas de germination ! Lors du lancement de vos semis, assurez-vous que vous serez chez vous les premières semaines pour arroser vos plants régulièrement et leur éviter tout stress hydrique qui pourrait les fragiliser, voir les tuer.
Ainsi, maintenez vos semis humides en arrosant dès que vous constatez que le dessus de la terre s’assèche. Pour éviter de plier la plantule (jeune plant qui est encore au stade des deux premières feuilles) avec le poids de l’eau, arrosez avec un arrosoir muni d’une poire fine, d’un vaporisateur ou, à défaut, d’une bouteille sur laquelle vous aurez pris soin de trouer le bouchon plusieurs fois avec une aiguille.
Certaines variétés peuvent être lancées en eau. C’est le cas par exemple de vos restes de légumes : pied de salade, de poireau ou graine d’avocat par exemple.
Vous pouvez également faire germer vos racines comme le gingembre ou le curcuma, ou des bulbes comme la patate douce ! Plantez alors des cures-dents dans le légume et laissez le premier tiers inférieur dans de l’eau que vous changerez régulièrement.
Une fois les premières tiges hautes d’environ 5cm, divisez votre plant en laissant une tige par bout et plantez-les en terre !
Lumière
L’élément souvent déterminant du semi car il est celui le plus difficile à contrôler.
Le plus simple reste d’avoir une serre, une pièce bien orientée ou un rebord de fenêtre lumineux. Les plus équipés d’entre vous peuvent imiter la lumière du soleil grâce à une lampe à UV ou un potager autonome, mais cela à un coût en plus de consommer de l’électricité. À privilégier si (et seulement si!) vous êtes orienté plein nord ou dans une région vraiment sombre.
Pour les autres, disposez vos semis sur une fenêtre orientée sud ou ouest, le plus proche possible de la lumière, dans une pièce à la température entre 18 et 21° à chaleur constante pour favoriser la levée qui devrait apparaitre en 5 à 7 jours. Plus la température est élevée, plus la germination est rapide.
Attention cependant ! N’augmentez pas votre chauffage à fond dans l’espoir d’avoir des tomates en un mois ! Le ratio lumière/chaleur est le plus difficile à gérer au début : en effet, si votre plant ne reçoit pas suffisamment de lumière et trop de chaleur, il risque de filer. Il semblera alors tout étiré vers la lumière, sa tige fine et inclinée sur le côté.
Si cela vous arrive, trois solutions s’offrent à vous :
Baissez la température et pivotez régulièrement le contenant pour alterner le côté exposé par la lumière et limiter l’étirement du plantule.
Au moment du repiquage, enterrez le plant jusqu’aux feuilles pour favoriser la pousse d’une tige plus épaisse.
Recommencez les semis plus tard, lorsque les jours seront plus longs et le temps plus ensoleillé.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à échelonner vos semis en en plantant 3 tournées à 3 semaines d’écart pour multiplier les chances de réussite.